La maladie de Charcot, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), est une affection neurodégénérative progressive. Elle touche les motoneurones, ces cellules nerveuses responsables du contrôle volontaire des muscles. En France, on estime qu’environ 8 000 personnes en sont atteintes. Cette maladie, qui affecte progressivement la motricité, entraîne une paralysie croissante tout en préservant les fonctions cognitives dans la majorité des cas.
Le diagnostic, l’accompagnement et la recherche autour de cette pathologie représentent des défis majeurs en neurologie.
Quelles sont les causes de la maladie de Charcot ?
La majorité des cas de SLA sont dits « sporadiques », c’est-à-dire qu’ils apparaissent sans cause clairement identifiée. Cependant, environ 5 à 10 % des formes sont familiales, liées à des mutations génétiques héréditaires. Plusieurs gènes sont aujourd’hui connus pour être impliqués, comme SOD1, C9orf72 ou TARDBP.
D’autres facteurs sont suspectés de jouer un rôle :
- le stress oxydatif au sein des neurones ;
- des mécanismes de neuroinflammation ;
- des anomalies dans le métabolisme des protéines ;
- des facteurs environnementaux encore mal compris.
Ces pistes sont activement explorées par les chercheurs, notamment au sein de l’Institut du Cerveau, où plusieurs équipes sont engagées dans la compréhension des mécanismes biologiques de la SLA.
Quels sont les symptômes les plus fréquents ?
La maladie débute souvent par une faiblesse musculaire localisée (main, jambe ou parole), qui s’étend progressivement. Les symptômes incluent :
- une perte de la motricité volontaire ;
- des fasciculations (petits mouvements musculaires involontaires) ;
- une spasticité (raideur des muscles) ;
- des troubles de la déglutition ou de l’élocution.
L’évolution est généralement rapide, avec une atteinte progressive de l’ensemble des muscles, y compris ceux impliqués dans la respiration. L’espérance de vie moyenne après diagnostic est de 3 à 5 ans, bien que certaines formes progressent plus lentement.
Comment pose-t-on le diagnostic ?
Le diagnostic repose principalement sur l’exclusion d’autres maladies neuromusculaires. Il s’appuie sur :
- un examen clinique approfondi ;
- une électromyographie (EMG) ;
- des examens biologiques et d’imagerie pour écarter d’autres pathologies.
Une fois posé, le diagnostic confronte patients et familles à un parcours de soin complexe, à la fois physique, psychologique et logistique.
Les traitements actuels et les espoirs de la recherche
À ce jour, aucun traitement ne permet de guérir la SLA. Le riluzole est le seul médicament approuvé pour son action sur l’évolution de la maladie. La prise en charge est avant tout pluridisciplinaire : neurologie, kinésithérapie, orthophonie, aide respiratoire et soutien psychologique.
La recherche avance sur plusieurs fronts :
- thérapies géniques pour corriger les mutations responsables ;
- neuroprotection pour préserver les motoneurones ;
- modulation du système immunitaire ;
- exploration de biomarqueurs pour un diagnostic plus précoce.
Des essais cliniques sont en cours dans plusieurs centres spécialisés en France, dont l’Institut du Cerveau, qui coordonne ou participe à de nombreux projets européens et internationaux sur la SLA.